J’ai beaucoup appris grâce au forum Mélodie que je suis depuis déjà plusieurs années. Je vous rejoins enfin, en espérant pouvoir contribuer utilement à vos discussions/réflexions.
Voici ma présentation.
De mémoire, mes premiers symptômes (maux de tête, fatigue, engourdissement des pieds, crises d’angoisse) remontent à la fin de l’adolescence, à peu près à la même époque où j’ai été vacciné contre l’hépatite B et où l’on m’a posé 6 amalgames dentaires (coïncidence ?). J’ai également depuis l’enfance divers problèmes d’allergies (aux acariens et à plusieurs types de pollen).
Les premiers problèmes de santé sérieux sont apparus il y a une quinzaine d’années (à la trentaine), de façon croissante : migraines avec aura et nausées, fatigue sévère, crises de tremblements, brouillard mental, ballonnements et selles liquides et malodorantes.
Parcours classique : médecin traitant, divers spécialistes, analyses biologiques … mais RAS !
Les problèmes s’aggravant au point de m’handicaper professionnellement (j’étais directeur technique d’un gros laboratoire à l’époque), et ma confiance dans le corps médical s’amenuisant, je me suis résolu à trouver par moi-même l’origine de mes soucis.
Après avoir parcouru divers forums dédiés à la santé, j’ai rapidement soupçonné une intolérance au gluten. J’ai fait part de cette hypothèse à mon médecin traitant qui m’a souri en me répondant que c’était impossible, au prétexte que c’était une pathologie très rare (dixit !) ; il a par conséquent refusé de me prescrire les analyses sanguines de dépistage de la maladie coeliaque.
Etant de nature assez entêtée, j’ai reparlé de mon hypothèse à un allergologue que j’étais allé voir pour mes problèmes d’allergie saisonnière. Il m’a pris au sérieux et m’a prescrit les analyses qui ont confirmé une réaction au gluten : malabsorption des nutriments (carence sévère en fer), transaminases élevées et présence d’anticorps anti-endomysium.
Le régime d’exclusion tout de suite mis en place a permis très rapidement de faire disparaître la majorité des symptômes. Sont restées les migraines, mais moins régulières, moins intenses et sans aura (une fois par semaine en moyenne).
Toutefois, au fil du temps, ces maux de tête (avec des nausées plus ou moins importantes) se sont accompagnés de sensations douloureuses croissantes, principalement ressenties dans les membres inférieurs, mais toutefois présentes partout ailleurs de façon atténuée. Ces douleurs semblent liées aux muscles ; elles font penser à une inflammation, mais aussi à une contracture et semblent suivre le faisceau des nerfs.
En quelques années, ces sensations sont devenues permanentes, tout en devenant plus intenses par crises (associées aux maux de tête et nausées). Elles se sont également accompagnées depuis 2-3 ans de douleurs articulaires et de gonflements au niveau des chevilles. Des problèmes de sommeil, apparus en 2009, se sont sensiblement aggravés jusqu’à récemment.
Des progrès très nets ont été obtenus par application d’une réforme alimentaire de type Seignalet depuis début 2014 : disparition des migraines, disparition des douleurs articulaires aux chevilles, regain d’énergie. Toutefois, la sensation d’inflammation nerveuse, bien qu’atténuée, perdure de façon continue, avec de légères et rares poussées. Les problèmes de sommeil n’ont pas été réduits par ce régime. A signaler également des douleurs thoraciques passagères de temps en temps et le nez souvent bouché avec présence permanente de croûtes dans les narines.
Le retrait des 6 amalgames (en cabinet spécialisé près de Toulouse, sous protocole sécurisé), et plusieurs sessions de chélation « maison » à faible dose (avec diverses variantes : chlorella, DMSA, acide alpha lipoïque…) n’ont eu aucun impact (ni positif, ni négatif). A noter toutefois une crise de migraine sévère, mais ponctuelle (de 12 heures environ) après avoir tenté d’augmenter la prise de DMSA et un léger brouillard mental qui a duré 2-3 semaines lors de l’introduction de l’ALA.
J’ai réintroduit les produits laitiers depuis 6 mois, uniquement sous forme de fromages affinés au lait cru, et majoritairement bio. Cette réintroduction n’a été suivie par aucune manifestation particulière.
Plus récemment, j’ai commencé un protocole de correction des processus de méthylation (avec du 5-MTHF et un mix methyl/adenosyl-B12 à très haute dose par voie sublinguale), car le screening générique de 23andme m’avait révélé plusieurs SNP critiques, dont notamment le MTHFR C677T homozygote. L’effet a été quasi-immédiat : plus d’énergie, baisse de l’anxiété, et, surtout, retour du sommeil (alors que je pouvais enchaîner 2 nuits blanches). Il est important d’éviter toutes les autres sources de B9 et B12 qui, dans mon cas, ont un effet délétère (attention à la plupart des multivitamines qui contiennent de l’acide folique et de la cyanocobalamine bon marché).
Je travaille également sur un autre axe important : celui des vitamines A-D-K.
Parmi les nombreuses analyses que j’ai fait réaliser (j’ai un nouveau médecin plus compréhensif et à l’ego mesuré qui accepte de me prescrire ce que je lui demande), le dosage du calcitriol, puis un typage lymphocytaire complet ont été révélateurs d’un problème infectieux et/ou dysimmunitaire. Le calcitriol est la forme active de la vitamine D ; dans mon cas, elle n’est pas générée par les reins pour réguler l’homéostasie phospho-calcique (PTH haute mais normale) : elle est directement fabriquée par les leucocytes dans le cadre de la réponse immunitaire innée. Je suppose que les leucocytes responsables de cette sécrétion de calcitriol sont des lymphocytes CD4-/CD8- du type Tgama-delta, puisqu’ils sont présents en quantité excessive et très atypique dans mon sang (20% de la population leucocytaire, soit 5x la normale).
Les sérologies qui ont suivi ont été négatives sur les facteurs viraux (EBV, CMV, parvovirus B19, HVC, HIV), babésiose, tularémie, rickettsies et coxiella, mais il pourrait y avoir une tentative de réactivation d’une toxoplasmose ancienne (121 UI/ml en IgG, pas d’IgM). La toxoplasmose semble pour l’instant la seule cause plausible des marqueurs calcitriol/Tgamma-delta, mais je pense que cela n’explique pas tout. Je dois creuser la question, notamment en testant d’autres sérologies. Pour info, nous avons écarté l’hypothèse de la sarcoïdose et de la tuberculose par un scanner et des analyses de sang (ECA négative notamment) et l’hypothèse du mélanome par un examen dermato.
En tous cas, les choses commencent à aller mieux depuis que je prends de fortes doses de vitamine A (baisse de 50% du calcitriol), ce qui m’a déjà permis de stopper (voire inverser) la décalcification de mes dents.
Ceci est logique, quand on connaît les mécanismes d’action conjoint des vitamines A et D. Le calcitriol exerce ses effets en se liant au récepteur de la vitamine D (VDR). Ce complexe forme un hétéro-dimère avec le récepteur X de rétinoïdes (après activation de ce dernier par l’ATRA, métabolite actif de la vitamine A). Le complexe RXR-VDR ainsi formé se transfère au noyau cellulaire où il déclenche l’expression des gènes répondant à la vitamine D.
On voit beaucoup d’écrits sur le net et ailleurs au sujet de l’importance de la vitamine D pour la santé, mais très peu abordent la nécessité d’avoir également un bon statut en vitamine A. Et encore moins sur la vitamine K2…qui joue encore d’autres rôles régulateurs ou co-effecteurs vis-à-vis des deux autres vitamines.
Voici ce qui peut se passer en situation de réponse immunitaire innée (déductions personnelles de ce que je sais à ce sujet) :
1. L’activation des leucocytes déclenche l’expression du gène CYP27B1 qui transforme la 25-OH-D3 (calcidiol) en 1,25-OH2-D3 (calcitriol). Cette réaction a pour but notamment de générer de puissants peptides antimicrobiens, mais elle semble également réduire ou temporiser l’expression de la réponse immunitaire adaptative (baisse notamment des LT CD4+ helper).
2. La présence de calcitriol mobilise la vitamine A métabolisée sous forme d’ATRA (acide rétinoïque). D’où dégradation du statut en vitamine A si l’apport alimentaire ne compense pas cette consommation.
3. Si la réaction immunitaire ne permet pas d’endiguer complètement l’infection et devient durable (candidose chronique ou tuberculose par exemple), la requête permanente en vitamines D et A finit par épuiser les réserves.
Si l’on se supplémente seulement en vitamine D, il faut prendre des quantités considérables (et/ou s’exposer beaucoup au soleil) pour remonter le niveau de 25-OH-D3 à une valeur considérée comme correcte (45 à 60 µg/l). Je l’explique ainsi : parmi les gènes activés par le VDR, il y a CYP24A1 qui produit l’enzyme 1alpha-hydroxylase, chargée d’inactiver le calcitriol en le transformant en 24,25-OH2-D3. C’est un système classique de rétrocontrôle (ou feed-back) prévu pour réguler le niveau de calcitriol.
De ce fait, s’il y a carence en vitamine A, la sécrétion de calcitriol augmente sensiblement, faute de feed-back suffisant et « brûle » de grandes quantités de 25-OH-D3. Le problème, c’est que cet excès de calcitriol profite peu à la réponse immunitaire, mais provoque un bazar terrible dans l’homéostasie phospho-calcique en sur-activant les ostéoclastes, d’où une décalcification osseuse associée paradoxalement à une hypercalcémie (les conséquences sont des calculs rénaux et/ou biliaires, des calcifications tissulaires et des caries).
Encore plus embêtant, de nombreuses pathogènes aggravent ce phénomène en inhibant soit la production de VDR, soit sa capacité de liaison du calcitriol, soit sa capacité de transrégulation : Epstein-Barr virus, Cytomégalovirus, HIV, hépatite C, Candida albicans, P. aeruginosa, H. pylori, Lyme/Borrelia, Shigella, Chlamydia, Mycobacterium leprase…
Et ce n’est pas fini, car par ailleurs, certains polymorphismes génétiques peuvent affecter le VDR le rendant moins réceptif au calcitriol (d’où excès de production de calcitriol).
Mais cela nous plonge dans un abîme de complexité et de perplexité quand on s’aperçoit de l’intrication des métabolites de la vitamine D avec d’autres systèmes pouvant être impliqués dans nos divers troubles :
- le VDR agit directement dans certains processus liés aux cycles de méthylation produisant les neurotransmetteurs de type catécholamines (cf. notamment les travaux du Dr Yasko qui ont été évoqués dans le forum).
- la métabolisation des différentes formes de vitamine D mobilise le pack enzymatique hépatique du cytochrome p450 qui gère également la métabolisation des hormones stéroïdiennes.
Je ne sais pas si c’est lié à ce dernier point (tout du moins en partie), mais il semblerait que beaucoup de personnes souffrant de fibromyalgie ou de syndrome de fatigue chronique auraient un niveau élevé de SHBG. Quoiqu’il en soit, c’est mon cas, ce qui se traduit par un niveau haut de testostérone totale, mais un niveau faible de testostérone libre.
Autres éléments sur les paramètres biologiques :
- test des porphyrines OK
- thyroïde OK
- pas d’auto-anticorps parmi ceux recherchés (j’en ai recherché beaucoup)
- RAS sur le HLA : A*02, A*26 / B*15, B*44 / DQ3 / DR11
- 23andme : plutôt bon en dehors des problèmes de méthylation (je suis un chanceux APOE E2,E3 et des SNP favorables sur la SOD) et une mauvaise conversion du beta-carotène (20% de la normale, d’où là-aussi un besoin accru en « vraie » vitamine A).
- Lyme négatif (Elisa -, mais surtout CD57 normaux+)
- pas de problème d’HPU/KPU
- pas de problème de complément (C3 et C4 OK)
- légère protéinurie
- urémie légèrement au-dessus des normes
- tous les autres paramètres sanguins classiques sont bons voire excellents
- je suis actuellement un régime cétogène à titre d’essai
Concernant mon environnement : pas de DECT, ni WIFI, ni antennes, pas de peinture au plomb, ni usine chimique… mais mon domicile est entouré de vignes qui sont régulièrement aspergées de pesticides.
A signaler que mon travail en laboratoire de chimie entre 1997 et 2009 m’a exposé plus ou moins à de nombreuses substances dangereuses (dont le fameux methylmercure dont nous réalisions le dosage).
Pas de traitement en cours.
Pistes que j’envisage de suivre et/ou tester prochainement :
- Low Dose Naltrexone (LDN)
- Cure d’Artemisia annua et d’extrait d’ail pour essayer de me débarrasser de la toxoplasmose (si cela ne marche pas j’essayerai de me procurer des endochin-like quinolones dès qu’elles seront disponibles)
- Consommation de jiaogulan (Gynostemma pentaphyllum) à la place du thé et du café
- Le C60 m’intéresse beaucoup pour ses effets supposés sur la polarisation des membranes mitochondriales (ce qui booste leur fonctionnement et les protège des espèces oxygénées réactives) ; or nos maux semblent, au moins en partie, liés au dysfonctionnement des mitochondries (cause ou conséquence ??)
- Exploration d’autres intolérances alimentaires ou sensibilités (lectines, salicylates, amines, glutamates, oxalates…)
- Recherche d’autres agents infectieux (notamment un screening VIRUSCAN dès qu’il sera disponible, mais aussi Chlamydia et Candida albicans)
Mes conseils ou remarques :
- N’attacher pas trop d’importance aux résultats de l’Oligoscan : la technique spectrophotométrique utilisée est très basique ; elle est très loin d’avoir la sensibilité et la spécificité requise pour doser du mercure ou d’autres métaux traces dans les fluides biologiques. Au labo, nous devions mettre en œuvre de très coûteux appareils (fluorescence atomique ou ICP-MS) pour faire des analyses correctes, et encore, c’était loin d’être parfait (incertitude de 10 à 20% dans le meilleur des cas)!!
A mon sens, c’est presque une arnaque. Malheureusement cela dessert notre cause et donne du grain à moudre aux médecins « main-stream ».
- Je fais en sorte d'éviter l’aluminium sous TOUTES ses formes et TOUTES les voies d’exposition, y compris dans les produits naturels/bio (ustensiles de cuisine, eau du robinet, pansements intestinaux, argile, produits d'hygiène corporelle, vaccins, certains chélateurs...).
Voilà pour mon premier message. J'essayerai de faire plus court pour le prochain
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