Bonjour à tous,
Moi, c'est donc Fabien, et voici ma petite histoire à moi...
Il y a 20 ans, j'étais en première scientifique, et la prof de chimie nous a fait une démonstration de comment que c'est rigolo le mercure sur la paillasse avec ses joulies petites bubulles qui se rejoignent pour en faire de plus grosses. Comme on était dans un tout petit lycée, et qu'on était des élèves de très haut niveau :-), la prof nous laissait rentrer comme on voulait dans le labo. On a eu alors la merveilleuse idée, avec un ami, de prendre une petite fiole chacun de ce merveilleux métal pour jouer avec. Ca se passait à la fin de l'année en mai ou en juin.
J'ai donc commencé à jouer avec, sur mon bureau, dans ma chambre équipée d'une moquette, et à proximité de ma mère équipée d'un aspirateur. En septembre, en terminale, donc, deux jours avant la première interro de physique, je fais la première crise de spasmophilie de ma vie. Accompagnée d'une céphalée, comment dire, explosive : impossible de bouger la tête du moindre millimètre pendant près de deux jours, sinon, ça m'aurait arraché des hurlements qui n'auraient rien arrangé.
J'ai donc raté l'interro de physique, et j'ai connu la même chose deux jours avant l'interro de maths. Puis rebelotte quelques fois dans le trimestre. A partir de là, j'ai été catalogué stressé congénital, et on m'a emmené voir des psychologues. Deux très jolies femmes, d'ailleurs, mais qui n'ont pas réussi grand-chose avec moi. Les crises de spasmophilie se sont un peu espacées mais j'ai continué à en avoir pendant 15 ans.
Quand la bise fut venue, j'ai commencé à avoir de la sinusite. En quelques mois s'est installée une sinusite chronique massive, qui m'a duré 15 ans elle aussi. J'ai été opéré trois fois par le meilleur chirurgien de la région, sans succès. Un matin, dans le car qui nous amenait au Lycée, j'ai commencé à saigner du nez. L'hémorragie a duré une demi-heure. J'ai fait une syncope pendant le premier cours. A partir de là, j'ai saigné du nez de plus en plus souvent, jusqu'à ce que ça devienne quotidien, puis multiquotidien.
A 15 ans, en première, j'avais deux ou trois boutons d'acné. Je pensais que j'y échapperais. Un an plus tard, j'ai commencé à avoir des éruptions monstrueuses. On m'a soigné encore un an plus tard avec du Roaccutane, qui a bien arrangé mon visage, mais certainement pas mon état général. Mes cheveux sont devenus monstrueusement gras, aussi, je devais les laver tous les jours.
Après deux terminales, j'ai réussi à intégrer Maths Sup, et j'ai alors réalisé que j'étais toujours très fatigué. J'avais besoin d'au moins 9h de sommeil, et même avec ça, ma tête dodelinait en cours. Au bout de 6 mois, je suis retourné à la Fac, et dans ma chambre où se trouvait toujours la fiole du mercure avec lequel je m'amusais.
En plus de ma sinusite, de mes crises de spasmophilie, de mes céphalées, j'ai commencé, alors que ça m'arrivait rarement durant mon adolescence, à faire des angines à répétition, des rhumes qui trainaient deux ou trois semaines.
On est allés voir une allergologue. Je me suis retrouvé avec à peu près toutes les allergies existantes, alors que je n'étais allergique à rien durant mon enfance. J'avais aussi un asthme latent (pas de crise mais une capacité respiratoire réduite), et une bronchite chronique.
A 20 ans, complètement déboussolé, j'ai essayé de me suicider. Après deux jours de coma, je me suis réveillé en clinique psychiatrique où je ne suis heureusement resté que deux ou trois jours. Le psy-, qui était plus -chopathe que -chiatre, m'a soupçonné de me droguer, moi qui n'avais même jamais fumé une cigarette ni pris une vraie cuite de ma vie.
J'ai essayé de faire du sport régulièrement, pour aller mieux. De la montagne, de la course à pieds. J'ai eu à peu près toutes les blessures possibles : périostites, tendinites, problèmes de ménisque, douleurs dorsales, et on m'a trouvé de l'arthrose à 23 ans dans un gros orteil. A chaque fois que je réussissais à faire quelques semaines de sport sans blessure, de toutes façons, je m'épuisais et je tombais malade.
Ma sinusite ne s'étant pas arrangée, on est allés voir une allergologue. Je me suis retrouvé avec à peu près toutes les allergies existantes, alors que je n'étais allergique à rien durant mon enfance. J'avais aussi un asthme latent (pas de crise mais une capacité respiratoire réduite
J'ai complètement raté mes études de science, j'ai été malade durant tous les derniers examens que j'ai passés, après avoir déjà redoublé deux fois en DEUG. J'ai ensuite tenté des études de lettres, tout en cherchant du boulot à côté. Là, dans une librairie qui m'embauchait et qui possédait un étage, j'ai découvert que moi, le montagnard qui se tapait des 2000m de dénivelée dans la journée, j'avais beaucoup de mal à monter les marches.
J'avais aussi beaucoup de problèmes de concentration : j'avais un bouquin qui expliquait la méthode Vittoz, j'ai toujours été parfaitement incapable de faire le moindre exercice.
J'ai commencé à faire de bizarres poussées de fièvre, qui évoquaient le paludisme. Mais c'était pas ça, ni aucune maladie infectieuse connue.
C'est aussi l'époque où j'ai déprimé le plus, avec une impression permanente de manque de lumière.
Ma licence de lettres obtenue, et viré de ma boite (je n'avais jamais réussi à avoir l'énergie nécessaire pour y faire ma place), j'ai quitté ma région, ma chambre... Juste, avant de partir, la cerise sur le gâteau m'est tombée dessus : une brutale crise d'herpès ophtalmique, alors que je n'avais jamais eu que quelques boutons de fièvre, suivie de plusieurs autres qui m'ont quasiment détruit l'oeil droit.
A partir de là, les choses ont eu tendance à s'arranger très légèrement. Mais je suis resté dans un état de santé tel que je me faisais virer très vite des entreprises dans lesquelles je réussissais à me faire embaucher : les premières semaines, on me trouvait super bon, et puis je tombais malade, et encore, et encore, et fatigué, jusqu'à ce qu'on me considère comme tire-au-flanc, et que je retourne me refaire une santé au chômage.
A Paris où je vivais, avec le manque de soleil, la fatigue s'est accentuée. Chaque nuage qui passait me courbait irrésistiblement la tête vers ma table de travail. J'ai commencé à me réveiller avec des douleurs dans les reins, des engourdissements bizarres dans les membres, et toujours des poussées de fièvre énormes, jusqu'à 41°, qui disparaissaient aussi vite qu'elles étaient venues. J'avais toujours froid, aussi, moi qui avais toujours eu la passion de la neige et de la glace.
J'ai continué à faire des crises d'herpès et de spasmophilie jusqu'à fin 2004, j'avais alors 32 ans. Là, j'ai fait deux découvertes le même jour : l'alimentation ancestrale et la liste des symptômes possibles de l'intoxication au mercure. Il y avait une liste avec peut-être 40 symptômes, et on disait que si on en avait au moins 12, ou quelque chose comme ça, on avait peut-être un problème avec le mercure. Je devais avoir à peu près 30 symptômes sur les 40.
A ce moment-là, j'avais complètement oublié l'histoire du mercure dans ma chambre. D'ailleurs, c'est ce jour que j'ai appris que le mercure pouvait être dangereux autrement que par ingestion. J'ai commencé à chercher du côté de mes amalgames, j'en ai quelques-uns, de ma mère, qui en a eu beaucoup... et d'un coup m'est revenue la mémoire de ce jeu stupide avec le mercure.
Sur le coup, et après lecture de tout ce que j'ai pu trouver sur le sujet, ça m'a grandement réconforté : bon sang mais c'est bien sûr, je connais maintenant l'origine de mes problèmes, ça allait se régler en quelques mois. A l'époque, j'avais encore une grande confiance à la fois en la médecine et dans le service public : je suis donc allé voir dans l'hopital parisien spécialisé dans la toxicologie si je pouvais pas me faire diagnostiquer ou soigner mon problème.
Au début, ça a été très encourageant. On m'a demandé si j'avais des amalgames, je me suis dit qu'ils étaient sensibilisés au problème. Et puis ça a vite tourné en une version travaux pratiques de Kafka : tout ce que je disais était réfuté, je me suis retrouvé soudains guéri de tout puisque tous mes symptômes étaient imaginaire. Comme j'arrivais à tenir debout les yeux fermés, je n'avais pas de problème neurologique. Le médecin, en cinq minutes, a réussi à me dire que le mercure métallique n'était pas dangereux mais que j'avais mis en danger toute ma famille, qu'une prise de sang ne pouvait rien détecter mais qu'on allait me la faire quand même, etc.
Je suis sorti de là complètement dégoûté, et je me suis dit que j'allais déjà tester moi-même les progrès apportés par un changement d'alimentation, et on verrait bien. J'ai donc commencé un régime de type ancestral, et en quinze jours, mes principaux symptômes se sont grandement améliorés : j'ai commencé à pouvoir à nouveau respirer par le nez, je n'ai pas eu d'herpès ni de fièvre ni de spasmophilie ni de rhume ni d'angine l'hiver suivant. C'était tellement spectaculaire que j'ai renoncé à rechercher un médecin compétent, et je n'avais pas trop envie de suivre tout un protocole coûteux et contraignant.
Je suis parti quelques mois en Angleterre, et au mois de juin, une douleur soudaine, très handicapante, s'est déclarée dans ma hanche. Je suis alors revenu en France, j'ai lu le livre de Seignalet, et j'ai repris une alimentation encore plus stricte. Là encore, en 15 jours, la douleur qui me tenait depuis 4 mois et qui résistait à tout diagnostic, a disparu. J'ai été renforcé dans l'idée que si j'avais une intoxication au mercure, elle était finalement légère, et je n'ai pas cherché plus loin.
C'est l'époque où j'ai fondé l'association « Le Sens de l'Humus » avec quelques potes, et j'ai commencé à travailler un peu plus physiquement. Là, j'ai constaté que le travail physique m'épuisait terriblement vite, que j'avais des symptômes de carence en magnésium, et de gros problèmes de maîtrise de mon corps et de mon esprit : une semaine, reposé, je faisais une émission de radio parfaitement décontracté, clair, la semaine suivante, après un travail physique, j'étais incompréhensible, décousu, stressé, incapable de me concentrer. C'est aussi une époque où j'ai eu des pannes sexuelles à répétition, des problèmes urologiques.
Pressé par ma copine de l'époque, j'ai alors vu un homéopathe dont j'aimais bien les écrits, et qui était réputé pour son efficacité. Contre mon avis initial, il m'a convaincu de prendre un traitement homéopathique contre le mercure. En fait, je ne crois pas trop à l'homéopathie, et je me suis dit qu'on verrait bien, que je ne risquais rien. Je ne sais pas si ça a aggravé les choses, en tout cas, ça ne les a pas arrangées. J'ai continué à développer l'association tant bien que mal. J'avais trouvé ma vocation, à 33 ans, il était temps, et une nouvelle copine avec qui tout se passait merveilleusement.
Je suis devenu modérateur du forum d'un bon site de nutrition, et j'ai commencé à voir une nutrithérapeuthe, qui m'a aussi fait faire des test de porphyrines (mais sans utilisation de chélateur). Ces tests se sont révélés négatifs, et elle m'a annoncé, très sûre d'elle, que ne n'avais pas de problème avec le mercure. J'ai donc commencé à penser vraiment que j'avais suivi une fausse piste, et j'ai commencé à prendre l'impressionnante liste de compléments alimentaires qu'elle m'a prescrits. Ca a eu quelques effets positifs, mais rien de déterminant.
J'ai voulu alors développer des choses dans ma région d'origine (la Corse), où je me sentais bien mieux, grâce au climat plus lumineux et plus chaud. Mais chaque retour à Paris m'épuisait à nouveau, jusqu'à ce que je décide de repartir pour de bon. Les derniers mois à Paris, l'été et l'automne dernier, ont été très éprouvants. J'ai fait de nouveau, pour la première fois depuis longtemps, une vraie dépression, et j'ai commencé à m'effondrer littéralement. Plus rien, ni physiquement ni moralement, n'allait. J'ai laissé tomber ma nutrithérapeuthe, mais j'ai conservé les compléments, en les adaptant, ce qui m'a bien amélioré le moral et la fatigue intellectuelle. En revanche, physiquement, j'ai continué à sombrer.
J'ai aussi vu un autre médecin qu'on avait conseillé, qui m'a fait de l'acupuncture et m'a prescrit des trituration homéopathiques pour me remettre d'équerre, sans amélioration.
Même de retour en Corse, ça ne s'est pas amélioré. Au contraire, alors que j'avais été à peu près bien l'hiver dernier ici (très fatigable mais pas malade), j'ai enchaîné les problèmes cette année : blocages du dos à répétition, angines, retour de la fièvre et, ces derniers jours, herpès cutané, pour la première fois depuis 5 ans, et l'oeil qui me démange... J'ai pu avoir une activité normale peut-être un mois depuis janvier, pas plus. J'ai vu ici une homéopathe et une ostéopathe (j'aime bien les filles), sans succès. Au contraire, j'ai l'impression que l'ostéopathie me remue des choses pas claires.
Devant l'échec évident de toutes les autres hypothèses, je reviens donc à celle du mercure. La seule cohérente avec ce qui m'arrive et avec mon histoire (un peu longue, je vous l'accorde, et encore, je suis sûr que j'ai oublié plein de trucs).