Présentation Nicolah ( sur la piste des salicylates )

[petitesara]

Merci beaucoup Sophocle !
c'est très gentil une confidence qui me fait tellement plaisir d'avouer. Son aphorisme 334 me l'a envoyé pour soi disant une correction le 12/07 Il renferme toute la beauté et la tristesse de notre histoire. Qui est aussi merveilleuse que déchirante. Plusieurs foi sil m'a dit que j'étais la personne en qui il avait le plus confiance, il a plusieurs fois été ému, punaise ça me fait tellement de bien de le dire je ne veut pas me la jouer les feux de l'amour (hihi) mais j'ai l'impression d'être reconnue comme ça. Malheureusement la maladie nous a pas laissé beaucoup de temps, certains pensent sûrement que tant mieux que ça sera plus facile de passer à autre chose mais la vérité est que je n'ai aucune envie de passer à autre chose, ni de l'oublier ou de passer à "quelqu'un" d'autre. Je n'ai plus qu'à poursuivre son combat qui est maintenant le mien et à faire de mon mieux pour donner au monde, dans l'espoir qu'il soit un peu meilleur. Merci de ton écoute

Je met le lien et les noms que tu m'as passé en marque page, merci beaucoup

Gros bisous

[petitesara]

"Elles se présentent comme un compte rendu précis des ravages que la psychose provoque dans son esprit, sans qu’à aucun moment le processus psychotique ne contamine le style lui-même. L’écriture joue ici un rôle bien particulier : la partie préservée du moi, celle qui écrit, rend compte de la dissociation qui est à l’oeuvre dans l’autre partie."

En effet je retrouve Nicolas complètement. Il disait souvent qu'il se voyait "faire des crises" ou avoir des comportements qui lui échappaient mais ne pouvait agir dessus, et c'est certainement ce qui lui a permis de l'analyser et d'en parler. Je l'admire tellement d'avoir su gardé intacte la partie de lui la plus merveilleuse.
Merci encore pour le lien, je crois que c'est ce que j'avais besoin de lire

[Tyrosine]

Adieu Nicolas , même 6 mois après je te pleure toujours autant , ta disparition m'est toujours aussi insupportable, c'est comme si c'était hier.Tu manque à beaucoup de souffrants, je peux te le confirmer mais tu le sais, tu étais si bon et compréhensible, en fait tu avais tout compris.
Je t'embrasse là où tu es, repose en paix et continue ta mission.
Adieu l'ami.

[Khryssie]

Oh mon dieu je n'étais plus venue sur le forum depuis un moment car très accaparée par des projets et soucis personnels, et j'apprends cette triste et terrible nouvelle à l'instant.
J'avais essayé de soutenir Nicolas avec ma propre petite expérience et quelques pistes et conseils. J'espère lui avoir apporté un peu de réconfort à ce moment-là.
J'espère qu'il a trouvé la paix du corps et de l'âme maintenant.
Il restera dans nos pensées et je me dis que nous qui sommes encore en plein combat pour notre santé sur cette terre, c'est un peu comme une raison de plus de continuer à nous battre, ne serait-ce que pour que ces maladies "émergentes" encore trop méconnues et mal comprises, soient enfin reconnues et que la souffrance morale soit un peu plus supportable.
Repose en paix Nicolas.
:'(

[Sophocle]

Nicolah avait un don pour s'exprimer.
Contrairement à Cordélia (Le roi Lear), qui ne pouvait élever son cœur jusqu'à ses lèvres,
Nicolah parvenait aisément à mettre du langage sur ce que son intériorité ressentait.
Beaucoup de gens témoignent, certes, que Nicolah exprimait ce qu'ils parvenaient pas à dire eux-même,
mais la forme en creux que donnait Nicolah au discours de son topic était d'une rare élégance.

Je vais donc faire un petit post sur le versant littéraire de Nicolah.
Je ne prendrai que la lettre h de son pseudo.
C'est déjà tout un roman.
Par ce h, totalement inattendu, mais judicieusement choisi,
je souhaite tenter d'illustrer ce qu'il y a entre les lignes de ses posts.

Le premier post de son topic porte une signature "Nicolas",
Au moment où il rédige ce post, "Nicolah" n'était donc qu'un pseudo personnalisé.
Or, l'historique de son topic recèle d'une étonnante surprise à l'égard de son pseudo :

À la page 8 de son topic, les intitulés de ses posts passent de Nicolas à Nicolah.
Nicolah a délaissé l'ex-Nicolas pour adopter le nouveau Nicolah en lui.
Pour comprendre ce qui se passe derrière ce choix,
il faut décortiquer ce que veut dire ce h dans son pseudo.

Son pseudo est donc "Nicolah" et non "Nicolas".
La liste des membres du forum mélodie indique que le pseudo "Nicolas" était déjà pris dès 2009.
La rigueur informatique impose qu'il ne peut pas y avoir deux membres avec le même pseudo.
La modification du prénom est une nécessité quand un homonyme à déjà mis la main sur le pseudo qui s'écrit comme son prénom.
La contrainte informatique pousse donc à réfléchir sur ses pseudos.

La première fois que j'ai vu le pseudo "Nicolah", j'ai été étonné, c'est original.
Évidemment, la découverte de cette graphie a heurté mon habitude.
J'ai donc été frappé par l'astuce de la substitution d'une lettre muette par une autre.
Et pourquoi le h, c'est la première fois que je voyais cette substitution.
En faisant une petite recherche sommaire, je n'en ai pas trouvé de semblable sur internet.
J'ai été longtemps intrigué par cette astuce.
Cachait-elle quelque chose ?
Et si elle cachait quelque chose, que cachait-elle donc ?

En dépit que le pseudo "Nicola" soit encore disponible,
la liste des membres du forum présente également un "Nicolas11".
Les Nicolas ont donc du mal à tronquer le graphème de leur prénom en dépit que le phonème demeure préservé.
Ils préfèrent accoler un parasite neutre à leur prénom sous la forme d'un chiffre plutôt que de manquer de solidarité envers l'une des lettres de leur prénom, fusse-t-elle muette.

- "Prénom25"
- "Prénom1"
- "Prénom674195743"

L'accolement d'un chiffre après le prénom, ça corrompt un peu le prénom.
Quand on découvre le pseudo, les chiffres sont quand même lus en dépit qu'ils ne veulent rien dire.
Intérieurement, ça fait "Prénom-vingt-cinq".
En effet, il faut quand même lire ces chiffres, à chaque fois qu'on tombe dessus.
D'ailleurs, peu de membres du forum qui interviennent régulièrement ont des chiffres dans leurs pseudos.
"Prénom1" est un peu autoritaire, ça fait le premier, pape, empereur.
"Prénom25", ça fait toujours le deuxième car, intuitivement, "Prénom" existe déjà comme membre.
Il ne faut pas montrer qu'on est premier, mais on n'aime pas non plus être le second.
Les deux chiffres après le prénom sont souvent ceux du département où réside le pseudo.
Là, les chiffres veulent dire quelque chose, le pseudo est rattaché à un lieu.

S'il y avait un chiffre à mettre, je mettrai par exemple 3.14. "Prénom314", prononcez trois-quatorze.
Avec 314, il n'y a pas de confusion possible comme entre "Prénom25" et "Prénom52".
Imaginez une longue discussion entre "Prénom25" et "Prénom52".
J’en ai mal à la tête d’avance.
il y a aussi beaucoup de chiffres au hasard qui est possible, "Prénom674195743".
Ça fait mystérieux, que se cache-t-il derrière tant de chiffres ?
Un loto porte-chance ?, un code à décrypter ?
Là aussi, les chiffres ne sont pas négligés.
D'ailleurs, il y a tellement de chiffres qu'on ne les lit même pas.
Cet effet est curieux, plus on en rajoute et plus ils deviennent transparents.
Un nombre avec beaucoup de chiffre est peut-être la solution la plus neutre.
Mais il demeure qu'on reste un peu à l'ombre de celui qui a le pseudo original "Prénom".
De plus, si un autre membre prenait un pseudo voisin, genre "Prénom978675486",
les pseudos se dilueraient de plus en plus de par la transparence tirée du trop nombre de chiffres.

"Prénom-"

"Prénom-" est certes un graphème très léger, mais au niveau du phonème lu à voix haute, il est très lourd, "Prénom TIRET".
Surtout, le graphème " - " lu intérieurement est tellement discret qu'on pourrait l'oublier et donc confondre le pseudo avec celui du premier "Prénom" qui s'est inscrit.
Ça, c'est pas possible, il faut certes coller au prénom original mais il faut aussi marquer une différence assez forte pour s'assurer qu'il n'y a pas de confusion possible avec autrui.

Donc, il ne faut pas non plus négliger le graphème au regard du phonème et vice-versa.
Il n'y a rien de mieux qu'un pseudo strictement composé de lettres.
Mais comment faire pour garder son prénom sans le dénaturer quand le pseudo de son prénom est déjà pris ?

- "Prrénom"
- "Prénnom"

Le dédoublement des consonnes aurait pu faire l'affaire,
il respecte certes bien la graphie originale, c’est discret.
Un peu trop peut-être.
Le dédoublement de consonne est beaucoup moins heurtant que la substitution d'une lettre par une autre.
Mais aussi douce soit-elle, l’ajout d’une lettre est une modification substantielle du graphème sans pourtant créer pseudo en un original premier.
C’est un coup d’épée dans l’eau.
Le dedoublement n'est qu'une variante des lettres, le pseudo hérite de ce caractère, il n’est qu’une variante de Prénom
C’est trop proche de Prénom, d’autrui ; et le peu d'altération du phonème est déjà de beaucoup trop pour le peu d’individualisation graphique que cette modification apporte.
Ce qu'il faut, c'est une forte modification graphique mais avec un effet sonore nul.
C'est une explosion muette.
Cela correspond au mode de prise d'information sur une page écrite, c'est certes du vu mais nécessairement sans aucun entendu.
Pour faire comme Nicolah, ce serait : Prénon, Izabelle, Pol, Klovis, Florient...


L'enjeu de Nicolah se passe autour de la lettre muette.
Cela permet de frapper fort au niveau de l’écrit sans rien changer au niveau de la prononciation.
Cela permet de changer totalement un versant du mot sans rien changer de l'autre.
C’est plus efficace au niveau de l’éloignement d’autrui mais avec encore moins de changements qu'un dédoublement de consonnes.
La lettre muette permet une tension implosive au niveau du graphème tout en maintenant un phonème incroyablement inchangé.
Cela permet d'être totalement autrui par rapport au graphème tout en étant totalement soi-même au niveau du phonème.
Autrui à l'écrit, et, soi-même à l'oral.
C'est du grand art. Je suis scotché par la virtuosité de Nicolah.
Pour répondre à un impératif technique, Nicolah change les lettres d'un prénom sans toucher à l'intégrité de la personne.
Sans cette astuce, je n'aurai peut-être jamais perçu le raffinement du comportement des lettres jusqu'à ce point.
Pousser le jeu de l'alphabet jusqu'aux silences toniques des lettres muettes,
c'est un chef d'œuvre aussi grand que dissimulé.
Mais encore faut-il encore savoir choisir la bonne lettre muette pour en substituer une autre.

- "Nicolax ", idem -z, -w,
- "Nicolat ", idem -d.

Le -x est très proche du -s, -x est un pluriel muet comme le -s.
Mais "Nicolax " invite à prononcer le -x (Astérix) en dépit que le -x peut ne pas se prononcer.
Le mutisme de la terminaison -s n'est totalement assurée comme elle doit l’être.
Le changement de graphème ne doit pas prêter à une mauvaise interprétation de lecture.
Et le suffixe "-lacse", c'est vraiment pas beau.
"Nicolat ", le -t est nécessairement muet.
Graphiquement, ça fait chocolat. Mais le T est une lettre dure quand elle est prononcée. Terrible, patate, Tonitruant.
La dureté du T prononcé demeure sous-jacente au "-t" silencieux.
C'est un silence dur, un coup de frein sec qui nous projette en avant dès que le son A est dépassé.
Le silence après l'atterrissage du A hérite de dureté de la consonne la suit.
Surtout, le -T muet peut relancer une tonalité en se liant au mot suivant :
Voit-il ? Le T, qui, par défaut est expressif, doit être inhibé dans "Voit",
Mais il faut inhiber l'inhibition dans le "Voit-il".
Ce -T est dominant, il revient par la fenêtre quand on le chasse par la porte.
En dépit qu'elle ne se prononce pas dans ce cas-ci, la dureté d'une lettre explosive apparait au cerveau car il faut la retenir.
C’est-à-dire que la lettre muette hérite d'un silence tonique à la hauteur de la tonicité sonore de la lettre quand elle s'exprime.
Une lettre muette n’en vaut pas une autre, elle possède une arborescence phonique qui la distingue d'une autre.
Pour "Bernard", le -t convient. "Bernart". Là, les silences sont les mêmes car les tonalités expressives de -d et -t sont semblables.

-A, une arrêt inaccompli en attente d'un modulateur d'arrêt par une lettre muette.
-AT, un arrêt sec. Un arrêt explosif, comme un T peut exploser quand il est prononcé.
-AS, un arrêt en souplessssssssse, mondain, et attentionné au public et au contexte.
-AH, un arrêt hhhhhhaspiré, au rythme du souffle et des échanges vitaux.

Seul le -h est totalement fluide et muet.
Au mieux, le H est aspiré, halle, hibou.
Il impose son mutisme de la façon dont "Nicolas" doit être prononcé tout en suggérant la liquidité de la lettre "S" en arrière plan.
Donc, le "h" de "Nicolah" est aussi fidèle que la prononciation originale, et surtout, graphiquement, au niveau d'un forum, il n'y a pas de confusion possible avec autrui.

Nicolah est un pseudo certes proche de l'original au niveau de la prononciation,
mais il est aussi tranchant que Nicolas.
Nicolah ne connait pas le manque d'imagination.
il crée donc un pseudo premier et original par le graphème
tout en valorisant les phonèmes originaux.

Il y a certes "Nicola" qui encore plus efficace, mais là c'est trop radical.
"Nicola" ne passe définitivement pas, le "Nicola' serait amputé de ce qui fait un "Nicolas".
Avec le -h, le -s brille par son énigmatique substitution équivalente.
À défaut de la lettre, la terminaison du phonème et du graphème est rigoureusement identique.

Nicolah n'a pas lésiné sur ce que doit être la symbolique d'un pseudo.
Graphèmes et phonèmes ont été longuement pesés avec raffinement.
La lettre muette fait partie de ce qui fait tout un homme.
Elle ne peut donc pas être omise, négligée, ou mal substituée dans sa tonalité silencieuse.
Le choix de la substitution d'une lettre muette adéquate par une autre met en plein jour l'extrême valeur qu'une lettre muette donne à un tout.


Le soin que Nicolah à donné à son pseudo témoigne du soin que l'on peut donner

- à une lettre de l'alphabet,
- à une lettre muette,
- à un mot, un pseudo,
- à un mot avec sa lettre muette,
- à un prénom,
- à la respiration du langage,
- à une personne,
- à une personne avec sa part muette, avec ses pensées secrètes,
- à chaque ligne de cette liste tour à tour et à toutes les lignes cette liste en même temps.

Avec une si minuscule subtilité, Nicolah a réussi à faire une déflagration littéraire.
Évidemment, la lettre h rappelle aussi Victor Hugo qui s'amusait avec le H de son patronyme.
Hugo dessinait la façade de Notre-Dame de Paris avec le H d'Hugo.

Mais...,
à la page 8 de son topic,
les intitulés des posts passent de Nicolas à Nicolah.

Ce que disent les intitulés de son topic,
c'est que Nicolah est devenu Nicolah au cours du forum mélodie.
En effet, avant d'être le Nicolah qui est affiché sur les titres de ses derniers posts,
il était Nicolas en dépit de son pseudo.
Quand il s'est inscrit sur le forum,
Le -h de Nicolah n'était qu'une jonglerie de lettres pour contourner les impératifs informatiques.

En adoptant Nicolah dans les intitulés de ses posts,
il me semble qu'il acquière en lui-même la valeur que son astuce transmet à son pseudo.
Il fait ainsi de lui ce que la magie des lettres peut faire naître à propos de son pseudo.
C'est comme du Hugo avec "Les Misérables",
où le mot "Misérables" prend tour à tour plusieurs sens dans le roman,
c'est certes une dévalorisation avec les Thénardiers,
mais c'est aussi celui/celle qui est digne et de valeur avec Cosette, ... et qui sait faire la conversation (Cosette ~ la causette).


Bon, ce que je raconte est un peu une fable,
mais elle tente d'illustrer l"ambiance remarquable que je percevais entre les lignes du topic de Nicolah.
Nicolah a mis autant de soins dans son topic que de soins qu'il a mis dans son pseudo.
C'est une véritable leçon d'expression en creux qu'il portait là.



Chapeau, l'artiste.
Ce Nicolah, quel talent !

Sofhocle.


Nota : Aujourd'hui, Il est certes écrit Nicolah sur le titre du premier post, mais l'intitulé de ce post a été édité ultérieurement.
On peut retrouver les différents titres du premier post d'édits en édits grâce à l'intitulé des posts suivants.
Car le titre du énième post hérite du titre du premier post au moment où le énième post a été rédigé.
Ainsi, la série de nouveaux posts hérite par défaut du titre du premier post.
Donc, le titre original du premier post est celui du deuxième post :
"Nicolas, 23 ans, La totale (Lyme,ML,sous-poids,dysbiose)".



Édit : Voici quelques exemples d'aphorismes, tirés du site de Nicolah, Aphorismes à la Frontière, qui jouent sur les sens tournants des mots. Une copie de la page de ses aphorismes est placée en pièce attachée.

20- Les monuments songent {Les mots nus : Mensonge!}
21- L’étrange est liqueur de boue { L’Etre angélique, cœur debout }
58- Les crimes tuent les commentaires { Les cris me tuent ; l’écho m’enterre }
60- Maladroit – Mâle adroit – Malade Roi… Un peu des trois ?
64- « A l’oraison, tu mens tant ! » {Allo raison, tu m’entends ? }.
71- Lorsque l’inédit l’acquittait { Lorsque l’inné dit ; l’acquis tait }
76- Pour éviter des drames attisés par la tension, dédramatiser par l’attention.
78- La poétique sans la peau éthique.
85- Dit vert, l’écolo nie les colonies d’hiver.
87- « C’est aberrant à quel point cet abbé rend l’âme et la monnaie ! ».
88- Des mythomanies { Des mythes aux manies }.
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