Bonjour
Fils d'un dentiste et d'une dentiste qui m'ont plombé toutes les dents dans ma jeunesse. Le cirque du brossage de dents matin midi et soir (depuis que j'ai l'âge de tenir une brosse à dents) qui n'a pas servi à grand chose vu le nombre d'amalgames au mercure que j'avais dans la bouche à 18 ans. On sait qu'il y a un facteur génétique important dans les caries. Et puis ma mère qui refusait de m'anesthésier pour me soigner mes caries afin de "gagner du temps" parce que je passais au cabinet sans rendez vous entre deux de ses patients. Avec le recul, je me demande pourquoi je ne l'ai pas dénoncée à la police.
Le bon côté de mon éducation : sensibilisé dès le plus jeune âge par ma mère au lien étroit entre alimentation, santé dentaire et santé en général. Mais là encore, ca n'a pas servi à grand chose tant que j'ai été sous la supervision de mes parents car j'étais souvent malade. En plus j'étais myope et à moitié sourd sans qu'on sache trop pourquoi (vaccination ?) .
Comme mes parents étaient de la partie, ils ne payaient jamais les visites chez les confrères médecins. Du coup pour soigner mes rhino-pharyngites à répétition, j'ai dû consulter à peu près tout ce que notre préfecture de province contenait d'oto-rhino. Sans que cela ne produise évidement le moindre effet sur mes rhinites, rhino-pharyngites , otites.....
Je n'avais pas beaucoup de certitudes à l'âge de 18 ans, mais j'en avais une profondément ancrée en moi qui m'a permis de gagner un temps considérable par la suite : les médecins généralistes et les oto-rhino sont pour la plupart des bons à rien, et les dentistes sont des gens dangereux.
Donc à l'âge de 25 ans, comme j'avais toujours des rhino-pharyngites qui me clouaient au lit plusieurs jours de suite et plusieurs fois par an, ma mère me conseilla d'aller voir un homéopathe perdu sur la route de Dole . Et v'là ti pas que ce bon monsieur me dit " vous êtes intolérant au lait , vous devriez essayer un régime sans produits laitiers" . Pas un seul oto-rhino n'avait auparavant émis cette hypothèse (par contre ils m'avaient bien bourré de médocs et d'antibios)
Et là, je me rappelle soudain que le seul hiver où je n'avais pas eu de rhino-pharyngites carabinée, j'étais à Chicago durant l'hiver 1984, au moment de la plus grande épidémie de salmonelle de toute l'histoire des USA. Une épidémie que les autorités sanitaires avaient très vite attribué à une laiterie qui approvisionnait plusieurs marques de lait ( il y avait eu une dizaine de morts et plusieurs milliers de malades) . Par peur de choper une salmonelle, je m'étais abstenu de consommer du lait cet hiver là . Pour la première fois de ma vie , j'avais passé un hiver sans rhino. Mais sans faire le lien avec l'abstinence forcée de laitages.
J'ai donc cru instantanément à ce que l'homéopathe m'a dit. Et je me suis mis à étudier les régimes sans lait notamment la macrobiotique puis je suis passé végétarien puis j'ai rapidement adopté le régime paléolithique cru , plus connu en France sous le nom de régime instincto ( ce régime exclut les céréales et les produits laitiers). Avant de connaitre l'instincto, j'étais déjà convaincu que l'homme devait être crudivore : c'était le médecin (naturopathe) américain Henry Bieler découvert pendant mon séjour aux USA, qui m'avait convaincu de m'intéresser au crudivorisme. Mais Bieler, tout adepte qu'il était du crudivorisme (il fut le premier à populariser ce régime parmi la jet-set hollywoodienne ) n'avait pas la clé du fonctionnement de l'instinct et ma première expérience de crudivorisme non instinctif en suivant les recommendations de Bieler s'était soldée à l'époque par une occlusion intestinale.
Avec l'instincto , j'ai su que j'étais arrivé au bout de mes expériences et qu'il ne pouvait pas y en avoir d'autres. Ma famille a commencé à s'inquiéter pour ma santé mentale ( une secte, vous pensez !) et j'ai mis les voiles pour les tropiques pour ne pas avoir à supporter leurs bêtises.
Quand je suis revenu un an plus tard, je n'avais qu'une idée en tête : prouver que l'instinctothérapie ne pouvait se résumer à l'histoire que le gourou avait donné de sa propre découverte. Puisque la vérité était celle d'un homme génétiquement disposé pour manger cru et pour sélectionner ses aliments en donnant un sens aux indications de ses sens, et que cette vérité échappait à tous les esclaves de la charrue et des céréales ( et à leurs descendants que nous sommes) alors cette vérité DEVAIT nécessairement avoir une histoire qui dépassait très largement son "porte parole" auto-proclamé.
Il m'a fallu beaucoup de temps et énormément de patience pour me rendre compte que c'est effectivement le cas. Il existe une longue histoire de l'idée d'instinct alimentaire. L'histoire de cette idée, inséparable de celle de l'homosexualité, appartient à ceux qui ont voulu donné un sens matérialiste à l'idée de "péché originel" en faisant oeuvre d'apologiste chrétien ( y compris dans sa version antisémite, heureusement passée de mode ) ou de spiritualiste éclairé par un anti-humanisme philosophique (humanisme philosophique = l'homme est suffisamment intelligent pour décider par un effort de sa raison, de toutes les lois auxquels il doit obeïr ; anti-humanisme philosophique = la raison humaine est incapable par essence de définir TOUTES les lois auxquelles l'homme se doit d'obeïr ). En clair nous avons affaire à un "matérialisme historique" d'essence religieuse qui dépasse l'histoire du marxisme, et ne renonce pas, comme ce dernier, à la part de spirituel qui est en nous.