merci beaucoup pour vos beaux messages d'encouragement, ça donne un peu de courage
surtout pour le moral, parce que punaise que c'est dur...
on goûte à peine à un léger mieux-être que nous voilà de nouveau en train de chuter... et pour arriver plus bas que là où on était rendu en plus...
Mais ne vous inquietez pas, je me bats encore, je me battrais toujours.
Parfois j'ai l'impression que tout ça n'est qu'une drôle d'histoire, je ne sais pas trop comment expliquer ça...
Que c'est très dur mais que je dois avoir un genre de "don", d'"aide", parce que j'ai parfois le sentiment de ne pas vivre trop mal par rapport à toute la merde que j'ai à porter.
J'ai tellement souffert, d'abord de la peine, de voir mon frère aussi mal, puis par mes propres souffrances physique et toutes ces incomprehensions des autres qu'on connait tous ici.
Du coup j'ai eu l'impression de me faire une carapace, de m'endurcir, et du coup je me disais que plus rien ne m'atteignait.
Même les bonnes choses...
Je ne ressentais plus mes émotions.
Et puis hier, je n'ai rien vu venir.
J'ai terminé ma journée de travail, la crise était passée mais j'étais vraiment pas bien encore, et je me sentais seule, j'en voulais à tout le monde, j'ai pris ma voiture, j'ai baissé mon pare soleil, j'ai vu la photo de ma chienne, ma mère et mon frere que j'ai mis là.
Ben paf, je sais pas pourquoi ni comment, j'ai rien vu venir, j'ai fondu en larmes.
j'ai été obligé de m'arreter car c'etait pas juste quelques larmes.
je n'ai jamais pleuré comme ça.
je ne pouvais pas m'arrêter...
j'avais le visage tordu de douleur, le haut de mon tee shirt etait trempé de larmes... je n'ai pas pu m'arreter pendant 30 minutes...
j'ai laissé faire, je ne pouvais pas lutter...
j'etais tellement en colère...et tellement desemparée... c'est là que je me suis dit que c'était une fausse carapace que je portais. un truc qui me fesait croire que je ne prenais rien pour moi, que je laissais tout à l'exterieur... mais qu'en fait tout était en moi, bien ancré, tout au fond...
et là tout est ressorti... j'ai eu tellement peur lors de cette crise, j'ai eu l'impression que cette fois ci j'allais mourir.
Ou au moins y laisser des tas de plumes.
J'ai eu très peur car je me suis vue mourir, et je n'avais pas envie de mourir! j'avais encore tellement de choses à faire, et de personnes qui avaient besoin de moi...
et en même temps, tellement envie d'en finir, envie que finalement cette crise soit la dernière...
Pour la première fois de ma vie je me suis dis que je serais bien mieux si j'étais pas là...
je crois que de prendre conscience que j'ai pu penser à cela m'a vraiment fait qqch, je me suis sentie extremement seule. Il fallait que ça sorte, fini de faire la courageuse, je ne pouvais plus faire semblant d'être forte...
Je me demandais si un passant allait me voir et s'arrêter pour rester avec moi, comme moi j'aurais fait si j'avais vu qqn dans un tel état...
Mais personne ne s'est arrêté...
Les gens continuaient de courir, de claxonner, de s'insulter...
Les gens regardaient... mais les gens ne s'arrêtaient pas...
Quand j'ai pu repartir, j'ai "ressenti", chose qui ne m'était pas arrivé depuis un bail, j'ai ressenti combien j'avais mal au fond du coeur de n'avoir personne pour me soutenir, ah ben ça a marché la seance energetique qui devait m'aider à ressentir mes emotions! sauf que j'aurais preferé sentir de l'amour, de la joie, de la serenité, plutot que ce gros flot douloureux...
mais bon, au moins j'ai ressenti...
Et puis je suis arrivée chez moi et j'ai pleuré toute la soirée, ça ne pouvait pas s'arreter. C'etait tres etrange.
J'alternais les phases de pleurs sans ressenti, juste du pleur automatique et les phases de pleurs avec enorme souffrance psychologique.
D'ailleurs ma chienne sentait la différence...
C'est fou comme ils ressentent les choses nos ptits bestiaux...
Je crois bien qu'il n'y a qu'elle pour être aussi simple avec moi. Pour ne pas me juger, pour ne pas me rejetter, pour me regarder dans les yeux même quand je pleurs, même quand j'ai mal, pour faire face à la douleur, pour être là, pour me comprendre.
C'est tellement dommage d'en arriver là, de se dire que les hommes ne sont plus capable de tout ça entre eux...
Mais au moins je l'ai elle...
Quelle amie formidable...
Bon allez, je m'arrête là avant que vous ne preniez pour une zinzin, si ce n'est pas déjà fait...
Désolée de m'être autant étalée, d'avoir raconté ma vie, mais ici vous êtes un peu celles et ceux qui peuvent me comprendre...
Vous remplacer virtuellement tous ces dégénérés qui font partis de mon quotidien réel mais qui m'écoutent sans m'entendre, et surtout sans me comprendre.