
voilà ce que je viens de lire
Des biologistes ont démontré qu'une altération dans l'expression des gènes, sans qu'il n'y ait de changement dans les gènes eux-mêmes, suffit à transmettre des valeurs et des comportements du père au foetus et ce, même si le père est totalement absent de la vie de l'enfant après la naissance. Article de Mathieu Perreault (Boston).
Les pères ne lèguent pas seulement leurs gènes à leurs enfants. Ils leur transmettent aussi leurs valeurs et des comportements issus des expériences qui les ont marqués. Ces dernières années, des biologistes ont montré que cette transmission se fait directement au foetus, même si le père est totalement absent de la vie de l'enfant après la naissance.
«Quand j'ai vu mes premiers résultats, dans les années 70, je n'y croyais pas moi-même», explique Gladys Friedler, professeure à l'École universitaire de médecine de Boston, en entrevue au congrès annuel de l'Association américaine pour l'avancement des sciences. «J'avais rendu des rats dépendants à la morphine. Puis, je les ai accouplés avec des femelles parfaitement saines. Les souriceaux qui sont nés avaient un faible poids, et avaient des problèmes de comportement, comme si leur mère avait pris de la morphine durant la grossesse.»
Le problème, c'est que la prise de morphine ne peut théoriquement pas endommager le matériel génétique des spermatozoïdes. L'effet observé par Mme Friedler était «épigénétique»: le père transmettait à ses enfants une altération dans l'expression de ses gènes, sans qu'il n'y ait de changement dans les gènes eux-mêmes. «Mes collègues trouvaient que ça ressemblait trop aux thèses de Lamarck, zoologiste français du début du XIXe siècle qui croyait que les traits acquis pouvaient être transmis aux générations futures tout autant que les traits innés. Si tel était le cas, l'évolution irait beaucoup plus vite.»
Depuis, plusieurs autres études, sur des animaux comme sur les humains, ont confirmé que des transmissions épigénétiques sont possibles de génération en génération. Des ouvriers travaillant avec des substances toxiques comme le plomb ou certains pesticides ont eu des enfants qui avaient des caractéristiques similaires à celles qu'ils auraient eues si leur mère avait été exposée à ces substances pendant la grossesse.
Transmissions de toutes sortes
Rien ne permet de supposer que la transmission épigénétique s'arrête aux drogues et aux polluants, selon Mme Friedler. Un stress important vécu par un homme, par exemple des mauvais traitements durant l'enfance ou un choc post-traumatique à la guerre, pourrait provoquer des effets chez leurs enfants à venir. Et ce, même s'ils ne sont jamais en contact avec leur père. Ce serait en quelque sorte un équivalent des liens émotionnels entre une mère et son foetus, avant la naissance."
Des biologistes ont démontré qu'une altération dans l'expression des gènes, sans qu'il n'y ait de changement dans les gènes eux-mêmes, suffit à transmettre des valeurs et des comportements du père au foetus et ce, même si le père est totalement absent de la vie de l'enfant après la naissance. Article de Mathieu Perreault (Boston).
Les pères ne lèguent pas seulement leurs gènes à leurs enfants. Ils leur transmettent aussi leurs valeurs et des comportements issus des expériences qui les ont marqués. Ces dernières années, des biologistes ont montré que cette transmission se fait directement au foetus, même si le père est totalement absent de la vie de l'enfant après la naissance.
«Quand j'ai vu mes premiers résultats, dans les années 70, je n'y croyais pas moi-même», explique Gladys Friedler, professeure à l'École universitaire de médecine de Boston, en entrevue au congrès annuel de l'Association américaine pour l'avancement des sciences. «J'avais rendu des rats dépendants à la morphine. Puis, je les ai accouplés avec des femelles parfaitement saines. Les souriceaux qui sont nés avaient un faible poids, et avaient des problèmes de comportement, comme si leur mère avait pris de la morphine durant la grossesse.»
Le problème, c'est que la prise de morphine ne peut théoriquement pas endommager le matériel génétique des spermatozoïdes. L'effet observé par Mme Friedler était «épigénétique»: le père transmettait à ses enfants une altération dans l'expression de ses gènes, sans qu'il n'y ait de changement dans les gènes eux-mêmes. «Mes collègues trouvaient que ça ressemblait trop aux thèses de Lamarck, zoologiste français du début du XIXe siècle qui croyait que les traits acquis pouvaient être transmis aux générations futures tout autant que les traits innés. Si tel était le cas, l'évolution irait beaucoup plus vite.»
Depuis, plusieurs autres études, sur des animaux comme sur les humains, ont confirmé que des transmissions épigénétiques sont possibles de génération en génération. Des ouvriers travaillant avec des substances toxiques comme le plomb ou certains pesticides ont eu des enfants qui avaient des caractéristiques similaires à celles qu'ils auraient eues si leur mère avait été exposée à ces substances pendant la grossesse.
Transmissions de toutes sortes
Rien ne permet de supposer que la transmission épigénétique s'arrête aux drogues et aux polluants, selon Mme Friedler. Un stress important vécu par un homme, par exemple des mauvais traitements durant l'enfance ou un choc post-traumatique à la guerre, pourrait provoquer des effets chez leurs enfants à venir. Et ce, même s'ils ne sont jamais en contact avec leur père. Ce serait en quelque sorte un équivalent des liens émotionnels entre une mère et son foetus, avant la naissance."