Dominique Belpomme : "Il y a un lien prouvé entre champs
électro-magnétiques, cancers et leucémies"
Publié par :
http://www.metrofrance.com
Le : 10-09-2010 07:34
Auteur : Alexandre Zalewski - Metrofrance.com
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Entretien avec le Dominique Belpomme, professeur de cancérologie, qui
s'est penché sur l'électro-sensibilité.
Dominique Belpomme est professeur de cancérologie Université
Paris-Descartes et président de l’ARTAC, Association pour la recherche
thérapeutique anti-cancéreuse.
Pourquoi un cancérologue s'intéresse-t-il aux problèmes de
l'électro-sensibilité et aux champs électro-magnétiques ?
Parce qu'il y a un lien prouvé entre champs électro-magnétiques, cancers
et leucémies. C'est après des premiers travaux pionniers que nous avons
effectués avec des collègues suédois que nous nous sommes aperçus qu'il
y a aussi un lien important avec les maladies neuro-dégénératives, et
notamment la maladie d'Alzheimer. Le risque de maladie d'Alzheimer, qui
peut survenir chez des sujets jeunes, dès l’âge de 45 ans, est
d'ailleurs beaucoup plus important que le risque de cancer.
Cela touche beaucoup de monde ?
Depuis l'an dernier, je fais deux consultations hebdomadaires de
médecine environnementale et vois entre 10 et 20 nouveaux malades par
semaine. Et il y a de plus en plus de parents qui viennent me voir pour
leurs enfants qui ont des maux de tête, des troubles de la mémoire, de
la concentration ou du langage, avec des problèmes de dyslexie.
C'est un enjeu majeur de santé publique. Il y a en effet toute une
pathologie neuro-dégénérative probablement liée à l'ouverture de la
barrière hémato-encéphalique par les ondes électro-magnétiques et/ou les
produits chimiques. Ces troubles peuvent être mineurs, comme des maux de
têtes, ou beaucoup plus graves comme un début de maladie d'Alzheimer.
Que faites vous pour vos patients ?
En nous basant sur une série de plus de 400 malades venus me consulter,
nous avons pu mettre au point un test de diagnostic, qui repose
essentiellement sur un échodoppler cérébral pulsé et sur des tests
sanguins. Ceux-ci permettent de mettre en évidence une augmentation de
certaines protéines de stress, qui traduisent, l’existence d’une
souffrance cérébrale.
Il s’agit de vrais malades. Je peux donc certifier qu'ils souffrent d'un
syndrome d'intolérance aux champs électro-magnétiques (SICEM). Par
ailleurs, nous avons mis au point un traitement qui permet de faire
régresser les symptômes,
En quoi cela consiste-t-il ?
La base du traitement repose sur trois éléments. D’abord fermer la
barrière électro-encéphalique. Nous utilisons pour cela un ou plusieurs
antagonistes des récepteurs à l'histamine. Ensuite, stimuler la
régénération des astrocytes (les cellules cérébrales) qui ont été
détruites par les champs électromagnétiques,. Nous administrons pour
cela des tonifiants du système nerveux. Enfin, nous initions une étude
testant l’effet des anti-oxydants.
Nous obtenons des résultats intéressants, mais cela ne permet pas
d'éviter une rechute potentielle. D'où la nécessité d’ adjoindre à ce
traitement des mesures de protection vis-à-vis des champs
électro-magnétiques. Cela implique la création de zones blanches,
notamment dans les établissements publics et dans les transports en
commun. Il faut faire comme pour le tabagisme : interdire le wifi dans
certaines zones, comme les bibliothèques. Il faut également interdire
l'installation d'antennes-relais près des crèches et des écoles. Il y a
des mesures de protection urgentes à prendre, mais qui ne sont
malheureusement pas encore appliquées.
Comment réagissent les pouvoirs publics ?
Les mesures concrètes ne sont pas encore au rendez-vous. Mais je ne
désespère pas que le ministère de la Santé prenne le taureau par les
cornes. De toute façon, il y sera obligé étant donné le nombre croissant
de nos concitoyens qui se plaignent des champs électromagnétiques. Le
plus tôt évidemment sera le mieux. Mon discours va, il est vrai, à
l'encontre les intérêts financiers et économiques, mais on ne peut
supprimer les malades pour faire plaisir aux autorités publiques et
politiques du pays..
C’est au nom du serment d'Hippocrate que je monte au créneau, car il
existe un enjeu majeur de santé publique. Des études montrent que 10 à
50% de la population pourrait être atteinte par une intolérance aux
champs électro-magnétiques dans les 25 à 50 ans qui viennent. Il faudra
un jour payer la facture si nous ne prenons pas les mesures de
précaution et de prévention qui s’imposent dès maintenant.
Vos alertes trouvent-elles un écho dans le corps médical ?
Il y a beaucoup de médecins qui ne connaissent pas encore cette
pathologie.et donc qui dénient l'évidence. Mais un nombre croissant
comprend qu'il se passe quelque chose, et m’adresse des malades. C'est
sur eux qu'il faut s'appuyer et c'est pour cela que j'organise, en avril
2011, le 3e colloque de l'appel de Paris à la maison de l'Unesco, qui
sera suivi d'un cours intensif pour former les professionnels aux
pathologies environnementales.