L'hypothyroidie de Type 2, d'après l'article de Nenah Sylver
Existe-t-il un point commun entre douleur chronique, diabète, maladies cardiaques, difficultés menstruelles, apnée du sommeil ?
C'est ce qu'explique le Dr Mark Starr dans son livre "Hypothyroidism Type 2, The Epidemic" : il y a de grandes chances pour que ces troubles disparates, ainsi que des dizaines voire des centaines d'autres, soient la résultante d'une hypofonction thyroidienne.
La thyroide est une glande endocrine en forme de papillon située à la base du cou, et qui sécrète des hormones iodées : T4, T3, T2, T1 (le chiffre indique le nombre d'atomes d'iode). La T4 (= Thyroxine) est une prohormone inactive qui doit être transformée en T3 dans les tissus comme le foie, les reins, le système nerveux central.
Elle stimule le métabolisme de toutes les cellules du corps, maintient la température corporelle, accélère le rythme cardiaque.
La T2 y participe aussi, tandis que la T1 serait freinatrice d'après une étude animale.
Les 4 hormones agissent en synergie.
Le premier cas d'hypothyroidie a été signalé à Londres en 1875.
Selon de nombreuses sources fiables (les Dr Broda Barnes, David Derry, Jacques Hertoghe, James Howenstine), 1/3 à la moitié de la population américaine souffrirait d'hypothyroidie, légère à sévère.
Le Dr Starr explique les différences entre Hypothyroidie de Type 1 et Hypothyroidie de Type 2 :
---- Hypothyroidie de Type 1 : insuffisance de production hormonale par la thyroide = niveaux hormonaux bas dans le sang = hausse de la TSH (hormone hypophysaire qui possède des récepteurs dans la thyroide et dont le but est de stimuler la production d'hormones thyroidiennes). Diagnostic facile par analyse sanguine.
---- Hypothyroidie de Type 2 : la production d'hormones thyroidiennes est normale, mais les cellules sont incapables de les utiliser correctement. Certains spécialistes parlent de "résistance aux hormones thyroidiennes", de la même façon que l'on parle de "résistance à l'insuline" dans le diabète de type 2.
Indétectable par les analyses sanguines car le problème se situe en intra-cellulaire.
Affection beaucoup plus répandue que le type 1, mais largement méconnu et mal diagnostiqué.
Le Dr Starr s'est intéressé au sujet pour des raisons professionnelles et personnelles, souffrant lui-même de douleur chronique, de fatigue et d'allergies, sans trouver de solutions dans la médecine classique. Ses recherches l'ont amené sur la piste de l'hypothyroidie comme cause sous-jacente ou facteur contributif à ces troubles.
Son livre est le résultat de plus de dix ans de recherches.
Les hormones thyroidiennes ont un rôle essentiel dans le métabolisme et dans des centaines de fonctions organiques.
Voici une liste de symptômes et maladies pouvant être causés, directement ou indirectement, par l'hypothyroidie :
- Visage bouffi, oedèmes
- Perturbation de l'appétit (augmenté ou diminué)
- Maladies auto-immunes, allergies, lupus, polyarthrite rhumatoïde
- Troubles de la glycémie (diabète, hypoglycémie)
- Cancers
- Problèmes cardio-vasculaires (hypercholestérolémie, mauvaise circulation, palpitations, hypertension ou hypotension artérielle)
- Problèmes dentaires (infections chroniques, rétraction gingivale, problème d'ATM -articulation temporo-mandibulaire)
- Fatigue, léthargie
- Troubles gastro-intestinaux, y compris syndrôme du côlon irritable, constipation, troubles nutritionnels
- Troubles cardiaques, maladie coronarienne, athérosclérose, arythmie, insuffisance cardiaque
- Voix rauque, difficulté à la déglutition, langue gonflée et élargie, apnée du sommeil,
- Faiblesse immunitaire d'où fréquence des infections y compris à Candida Albicans
- Problèmes mentaux et émotionnels : difficultés cognitives, anxiété, pertes de mémoire, maniaco-dépression, psychose, schizophrénie
- Problèmes de poids, surtout dans le sens gain de poids mais quelquefois il s'agit d'amaigrissement
- Troubles musculaires : manque de coordination fibromyalgie, faiblesse
- Syndrôme du canal carpien
- Troubles neurologiques, vertiges, acouphènes, surdité, migraines, sclérose en plaques, paresthésies
- Douleurs articulaires
- Manque de transpiration
- Troubles de la reproduction, anomalies congénitales, kystes dans les seins et les ovaires, endométriose, stérilité, troubles menstruels
- Affections respiratoires, asthme, emphysème, pneumonie, infections chroniques des sinus
- Affections dermatologiques, acné, alopécie, furoncles, sécheresse de la peau, eczéma, urticaire, psoriasis
- Somnolence et apnées du sommeil
- Lenteur des mouvements et de l'élocution
- Faiblesses structurelles et retard de cicatrisation, ongles cassants, cheveux fragiles, ostéoporose, scoliose
- Perte des sourcils surtout le tiers externe
- Problèmes de thermorégulation, intolérance à la chaleur, frilosité excessive, extrémités très sensibles
- Infections urinaires, insuffisance rénale
Comment expliquer tous ces troubles ?
Comment est-il possible que le dysfonctionnement d'une si petite glande puisse avoir des répercussions sur tant de fonctions différentes ?
Par le ralentissement du métabolisme des protéines, des lipides et des glucides, d'où au niveau cellulaire : manque d'éléments nutritifs et mauvaise évacuation des déchets : accumulation de toxines.
Par le retentissement sur les mitochondries, "centrales énergétiques" des cellules et responsables de la production de 90% de notre énergie. Mitochondries et hormones thyroidiennes travaillent en symbiose.
La correction d'un déficit thyroidien entraîne une augmentation des mitochondries.
Un dysfonctionnement des mitochondries entraîne une mauvaise utilisation des hormones thyroidiennes.
Les symptômes de la maladie mitochondriale et de l'hypothyroidie sont les mêmes.
Le rôle des toxiques environnementaux dans l'hypothyroidie et le dysfonctionnement mitochondrial.
Les dizaines de toxiques présents dans l'environnement interfèrent avec le bon fonctionnement des hormones thyroidiennes et des mitochondries.
Quels sont-ils ?
Pétrole et dérivés, pesticides, herbicides, fongicides, métaux lourds dont mercure, arsenic, plomb, aluminium, baryum, cadmium, solvants organiques etc...
L'hypothyroidie cellulaire a également une incidence négative sur les autres glandes.
Starr dit que "sans l'influence déterminante des hormones thyroidiennes, la maturation et la fonction des autres glandes n'est pas possible".
Le problème des analyses sanguines.
Le diagnostic d'hypothyroidie repose de façon excessive sur les analyses sanguines, sans tenir compte des symptômes des patients.
Or l'hypothyroidie de type 2 ne se voit pas dans les analyses sanguines parce que les taux d'hormones thyroidiennes dans la circulation sanguine peuvent être normaux, mais insuffisamment élevés pour stimuler les mitochondries surtout si ces dernières sont défectueuses donc ont besoin de davantage d'hormones pour fonctionner.
La nécessité d'observer les signes cliniques.
Les signes classiques et très évocateurs d'un tableau hypothyroidien sont : visage et lèvres bouffis, cheveux fins, perte de cheveux, perte de la queue des sourcils, oedème, ralentissement de l'élocution, manque de vigilance, voix rauque et extrêmités froides + gain de poids et infections chroniques.
Il y a un autre indicateur très simple développé par le Dr Broda Barnes : le test de la température.
Il suffit de prendre sa température axillaire le matin avant le lever, pendant plusieurs semaines. En-dessous de 36°8 il faut suspecter une hypothyroidie.
Mais une température égale ou supérieure à 36°8 ne suffit pas à écarter le diagnostic d'hypothyroidie car elle peut être due à une infection chronique.
Le traitement de l'hypothyroidie de type 2.
- LE TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF.
Augmenter le taux d'hormones circulantes peut corriger les défauts de fonctionnement des mitochondries, améliorer les métabolismes, normaliser la température et augmenter la transpiration, d'où élimination des toxines.
- LA DESINTOXICATION.
Les métaux lourds et notamment le mercure, représentent le plus grand stresseur des mitochondries. D'où la nécessité d'une thérapie par chélateurs.
- LE SUPPORT NUTRITIONNEL.
L'iode est nécessaire au bon fonctionnement de la thyroide, mais aussi de nombreux autres tissus dans le corps.
La conversion de la T4 en T3 se fait grâce à une enzyme à sélénium.
De nombreux autres oligo-éléments et vitamines améliorent le fonctionnement thyroidien : zinc, manganèse, Vit E, B6.......
- LE SUPPORT GLANDULAIRE
Les surrénales et la thyroide sont étroitement liées.
Certains patients en hypothyroidie sont intolérants à la substitution thyroidienne à cause d'une faiblesse des surrénales, épuisées suite à une suractivité compensatrice de l'hypothyroidie. Un soutien des surrénales dans ce cas est indispensable et peut même devoir précéder la substitution thyroidienne.
Illustrations et site du Dr Starr.
http://www.type2hypothyroidism.com/