Bonjour nemo et merci pour ta réponse. Je vais donc me présenter de façon plus complète. C'est très long du coup, mais la 2ème partie est facultative
Tout d'abord, j'ai eu les coordonnées de ce forum il y a quelques jours par le site
http://www.non-au-mercure-dentaire.org/pathologies.php ; site sur lequel je suis allé après qu'une personne avec qui j'ai échangé sur le site de l'AFSFC (Association Française du Syndrome de Fatigue Chronique) m'ait parlé de la possibilité que je sois intoxiqué au mercure.
J'ai 49 ans et habite en Bretagne, dont je suis originaire.
- Symptômes principaux / Maladies diagnostiquées : insomnie partielle (2ème partie de nuit), grande fatigue dès le réveil, fatigabilité importante à l'effort physique, obligé de se forcer pour faire les choses de la vie courante ; douleurs variées : tête +/- engourdie avec mal de crâne lancinant ; raideurs/douleurs du cou au thorax (le thorax est le plus sensible), épaules et même les pieds depuis quelques mois ; toutes ces douleurs sont de type "articulaire" même si c'est difficile à qualifier précisément ; goût "métallique" dans la bouche en quasi permanence (depuis des années) ; yeux qui piquent, froid aux yeux, sensation d'avoir les yeux gonflés ; parfois le bout du nez douloureux ; sinusite +/- chronique, nez bouché régulièrement, odorat diminué ; allergies notamment aux poussières "de maison" ; diarrhée ; au total je me sens mal, littéralement malade, une sorte d'état grippal (la température en moins) ; parfois je suis obligé de m'allonger (c'est rare certes mais cela arrive) ; parfois j'ai l'impression d'avoir 90 ans... et j'en suis extrêmement frustré
- j'ai aussi eu les chevilles qui ont spectaculairement gonflé l'an dernier... j'ai diminué le sel, bu davantage d'eau (pour diminuer la pression osmotique), et mon doc m'a donné de la vitamine B12 ; depuis tout cela, ça va nettement mieux de ce côté (en passant, tous les examens que j'ai faits étaient "normaux"...)
- peau plutôt sèche au niveau des jambes avec parfois des démangeaisons importantes (c'est rare cependant)
- j'ai un peu de cholestérol depuis 5-6 ans (c'est manifestement de famille)
- Etat dentaire : une douzaine d'amalgames (des petits et des grands), la plupart posés quand j'étais enfant/ado
- Etat vaccinal : j'ai un peu de mal à suivre cet aspect, mais selon mon carnet de santé : antivariolique, fait en 1975 ; DTP, le dernier rappel en 2003, il semble que je doive renouveler cette année ; réaction tuberculinique, la dernière date de 1982 ; BCG, scarifications faites en 1969 ; anticoqueluche en 1965 ; je n'ai pas fait le H1N1 (réticent), mais j'ai fait régulièrement le vaccin antigrippe entre la fin des années 1980 et le milieu des années 2000 : j'ai arrêté ce vaccin, car il ne me protégeait pas bien, et je l'ai suspecté de me rendre malade une ou deux fois
- Questionnaire hygiène : alimentation équilibrée, pas loin de 400 gr de légumes+fruits/jour, graisses et sucres et sel limités ; féculents variés, viande idem, poisson 1 à 2 fois/semaine ; on m'a dit plusieurs fois "que je mangeais (très) bien" (...) ce qui n'a pas toujours été le cas, notamment quand je travaillais "speed" ; ustensiles de cuisine classiques ; peu de cosmétiques.
- Autres : j'ai été opéré des genoux (ménisques) plusieurs fois entre 1989 et 2006
- Autres : j'ai fait une hépatite virale à l'âge de 10 ans (la moins grave) qui m'a immobilisé durant plus d'un mois
- Questionnaire environnement : je vis à la campagne, une zone artisanale à 500 mètres ; le WIFI à la maison, éteint la nuit ; pas de TV... pas l'impression que cet aspect joue vraiment dans mon cas, car chaque fois que je bouge (vacances etc.) rien ne change quant à mon état
- Résultats des tests : encore rien fait au niveau mercure/métaux lourds (je découvre juste la problématique) ; sinon, je fais des analyses de sang "complètes" avec mon doc régulièrement, rien de marquant ; je ne fais pas d'apnée du sommeil ni de syndrome des jambes sans repos ; je suis hétérozygote pour le gène mutant de l'hémochromatose, donc a priori pas atteint par la maladie (j'ai parfois eu un taux de saturation en fer élevé) ; pas de souci cardiaque non plus ; j'ai fait un test d'IgG et IgM, négatif ; je n'ai pas Lyme non plus a priori ; j'ai fait une endoscopie digestive haute en 2012, qui n'a rien détecté ; j'en oublie peut-être...
- Traitements en cours : rien, sinon une ampoule de vitamine B12 de temps en temps, quand j'y pense ; je suis devenu réfractaire aux médocs, sauf si on me prouve que c'est indispensable
- Traitements essayés ou abandonnés : bronchodilatateurs+corticoïdes inhalés de 1997 à 2005... atarax, lexomil de 2002 à janvier 2013... divers (mélatonine en 2008, un truc acheté dans une boutique "nature" en 2011, acides aminés en 2011, millepertuis début 2013, valériane en 2010, charbon naturel activé, une boîte de 100 gr début 2013... le tout sans résultats probants)
En complément, je mets "mon histoire", si ça peut aider à la compréhension, pour ceux qui ont de la patience
Quand j'étais enfant, on m'a diagnostiqué une "bronchite chronique" et j'ai fait 3 cures thermales près de Grenoble (âge 7, 8 et 9 ans) et 2 séjours "colo d'été" (à visée thérapeutique) dans le Vercors à l'âge de 9 et 10 ans. Adolescent, j'ai fait de la désensibilisation, par piqûres (1 à 2 par semaine, étalées sur 3-4 ans). Je voyais régulièrement un pneumologue. En parallèle, je menais une vie "normale" et je faisais du sport de façon quasi normale.
Jeune adulte, il a semblé que ma situation s'améliorait, je n'avais plus de suivi/thérapie particuliers.
J'ai fait des études "normalement" puis ai travaillé "normalement" de 1988 à 2002, année où j'ai commencé à avoir des soucis de santé gênants au quotidien.
Je précise tout de même qu'en 1997, j'ai fait des crises d'asthme pour la 1ère fois de ma vie (auparavant mes problèmes étaient limités à 2, 3 ou 4 bronchites par an, avec des "râles" presque constants mais pas fondamentalement gênants) ; j'ai découvert la ventoline en 1997 - très efficace contre les crises d'asthme. A partir de cette expérience, mon médecin m'a mis sous traitement préventif à base de bronchodilatateurs + corticoïdes inhalés (je me souviens de Pulmicort, de Seretide et Serevent) ; cela n'a pas vraiment amélioré mon état, mais il était nécessaire que je les prenne, me disait-on. Ce que j'ai fait, confiant et discipliné. Ces crises d'asthme étaient probablement dues à la fatigue, car elles survenaient en soirée la plupart du temps ; il faut dire que j'avais des journées bien chargées, parfois stressantes (c'est inhérent à tout boulot, je crois).
J'ai cependant noté qu'à partir de ces années, je me sentais de plus en plus fatigué... sans pouvoir dire exactement à quoi c'était dû, sinon à une vie un peu trop remplie ? (travail, vie sociale, maison, jardin, sport...)
En 2001, je me souviens que la "reprise" du vélo vers avril-mai fut très laborieuse : je n'avançais pas, me sentais très fatigué... ça me semblait limite anormal ; mais l'été suivant je fis à nouveau de grandes sorties qui se passèrent bien. Par contre dès septembre, à nouveau très fatigué alors que je dormais plus que la normale (9 heures/nuit). Et à partir d'octobre 2001, j'ai fait bronchite sur bronchite, sans arrêt pendant 10 mois consécutifs (10 bronchites aiguës soignées par antibio) ; cela ne m'était jamais arrivé, je suis sorti de ce tunnel complètement lessivé, incapable (malgré mes tentatives) de reprendre le sport ; les pneumologues ne me trouvaient rien de particulier... ma vie sociale commençait déjà à en prendre un coup également. Quelques mois plus tard, j'ai fait brutalement une insomnie de fin de nuit ; j'avais très mal aux bronches quand je me réveillais, ce qui fait que j'étais persuadé que l'insomnie était liée à mes soucis de bronches... cette insomnie s'est renouvelée le lendemain, le surlendemain, etc. évidemment j'étais encore plus crevé. Du coup, direction mon médecin, qui m'a mis sous atarax, pour dormir... cela m'a un peu soulagé, mais sans vraiment régler la question. Et ce que je pensais être provisoire a duré... des mois, des années. La situation au niveau de mes bronches s'est améliorée, mais pas au niveau de mon sommeil, qui est resté durablement perturbé, et cela indépendamment des événements extérieurs (jours faciles, jours moins faciles, vacances, travail etc.) ; j'ai essayé d'arrêter atarax plusieurs fois, mais pas de retour à la normale du sommeil ; j'étais anormalement fatigué en journée, et mes potentialités physiques étaient sérieusement diminuées : parfois, même une simple marche était trop difficile...
En 2005 environ, j'ai laissé tomber les bronchodilatateurs + corticoïdes inhalés que je prenais depuis 1997, car je me suis aperçu qu'ils entraînaient chez moi une tachycardie, certes légère mais gênante (+ 13 pulsations/minute, au repos) alors que dans le même temps ils ne m'apportaient manifestement rien de positif. Après que je lui aie dit pourquoi, mon médecin (au départ réticent) m'a dit que j'avais bien fait d'arrêter ; quelques mois plus tard, il m'informait qu'une étude avait montré que ces médicaments pouvaient entraîner des problèmes importants chez certains patients, ce qui me confortait dans ma décision d'arrêter. Avec le recul, je me dis même qu'il est possible que ce soient ces médicaments qui ont entraîné l'insomnie initiale...
Fatigué comme j'étais (en plus, devant faire souvent 2 heurs de voiture par jour pour me rendre à mon travail), j'ai demandé un temps partiel en 2003 : je ne travaillais plus le mercredi, ce qui m'a fait du bien.
Néanmoins, licenciement économique en 2007 ; j'étais toujours aussi fatigué, harassé, limité physiquement, et je me disais que ce licenciement me permettrait au moins de souffler un peu. Que nenni, rien à faire, toujours épuisé et (partiellement) insomniaque.
Tentatives de retrouver un emploi, soldées par des échecs (conjoncture difficile... et cette fatigue écrasante ne m'aidait pas, il faut dire). Tentative de créer ma propre entreprise en 2009, échec encore (victime de préemption).
2010, 2011 : rénovation de ma maison, quasi arrêt de l'atarax, mais toujours anormalement fatigué (et tendinites sévères pour ne rien arranger, suite à des efforts trop violents et prolongés).
2012 : suivi par un somnologue qui m'applique la RTPL, et ajoute du lexomil (1 cp/jour) en "attendant que mon sommeil se rétablisse" : résultat négatif, le sommeil n'est jamais revenu, la forme non plus, avec en prime un sevrage difficile de cette s*loperie de lexomil, dont je pense qu'il a aggravé mon état.
Aujourd'hui, cf plus haut pour mes symptômes... juste un exemple de ma fatigabilité anormale : hier, essoufflé en sortant de la douche (c'est absurde non ?)
J'ajouterai - parce que ça revient régulièrement sur le tapis, notamment avec nos personnels soignants si "formatés" - que ces soucis de fatigue/insomnie, permanents (sauf quelques fois, aussi rares qu'inexplicables) depuis plus de 10 ans, ne sont pas d'origine "psychologique" ; j'ai tout autant d'envies et de projets qu'avant, j'ai bon appétit, je tâche de mener une vie normale malgré ma fatigue et le chômage ; je me sens, de ce point de vue, exactement le même qu'avant ces problèmes (avant 2002 donc) ; je récuse les soit-disant causes psychologiques régulièrement avancées (qui me font juste l'effet, certes désagréable, d'une tarte à la crème) : mon problème est de nature physique, c'est évident. D'ailleurs, le sentiment que j'ai très régulièrement face à mon état, celui qui domine même, c'est l'étonnement.